CINEMED : DEUX DOCUMENTAIRES DE LAURE PRADAL SUR LA TOUR D’ASSAS
DIMANCHE 20 OCTOBRE 2024 A 14H SALLE RABELAIS

Dans le cadre de sa 46e édition, CINEMED projettera un documentaire inédit de Laure Pradal, « La tour fantôme » ; une œuvre soutenue par le Fonds d’Aide à la Création ICC de la Métropole de Montpellier et produit par la maison de production montpelliéraine « Pages & images ». À cette occasion, les spectateurs pourront découvrir ou redécouvrir « Le village vertical », datant de 2009, dont le « personnage principal » est également l’emblématique bâtiment montpelliérain : la Tour d’Assas.

Montpellier Méditerranée Métropole rassemble de nombreux acteurs de la filière de l’image : écoles, studios, sociétés de production. Elle a choisi d'accompagner le développement de cette filière avec différents outils comme le bureau d’accueil des tournages ou le fonds d’aide à la création ICC doté de 720 000 euros. Celui-ci vise à soutenir l’émergence, la diversité des œuvres produites localement et la création d’œuvres singulières et hybrides.

Depuis 2022, 68 projets ont été soutenus : 9 œuvres d’animation, 14 fictions, 14 jeux vidéo, 2 expériences immersives et 29 documentaires ; Les équipes artistiques sont au travail, elles développent ou produisent des courts ou longs métrages, des unitaires tv, des séries ... Certains de ces projets sont désormais prêts à rencontrer leur public. C’est le cas de trois d’entre eux, sélectionnés dans différentes sections du CINEMED :

• Océania, un court métrage produit par la Belle Affaire, à voir dans la compétition court n°3,
• Pyramiden, documentaire produit par French Kiss Production qui fera l’ouverture du mois du film documentaire ;
• La tour fantôme, le dernier documentaire de Laure Pradal, produit par Pages & Images et projeté lors d’une séance spéciale.

En 2009, la tour d’Assas, imposante et fragile veille comme une sentinelle au coeur de la banlieue de Montpellier. Dans « Le village vertical » (France – 2009 - 52 minutes), la population 95% d’origine marocaine se croise dans le son hall animé, les pompiers surveillent son battement interne, ses dérèglements. Le concierge y joue le rôle de lien social Les jeunes, tiraillés entre deux cultures subissent divers discriminations, les musiciens la chantent avec nostalgie, les enfants se servent de son parvis comme terrain de foot, les hommes luttent pour sa réhabilitation et leur dignité.

Quinze ans plus tard, en 2024, la tour d’Assas n’est plus qu’une « Tour fantôme » (France – 52 minutes – 2024) vidée de ses habitants. Les couloirs et les appartements sont déserts, les portes claquent, le vent s’y engouffre. Avec le compte à rebours de sa destruction, c’est le temps des dernières fois : le médecin de famille effectue ses dernières consultations, les pompiers leurs dernières rondes. Les anciens habitants, entre attachement et rancoeurs, se bousculent pour une dernière visite à leur appartement, à l’affût d’ indices évocateurs de toute leur vie passée . Avant son dernier souffle, la tour se pare de fresques grandioses, une funambule se lance par la fenêtre, entourée de béton et de vide. Une traversée pour symboliser un adieu à la tour et laisser place à un nouveau quartier, d’autres vies, d’autres histoires à venir.

Laure Pradal a fait du documentaire social sa spécialité et de Montpellier son terrain de prédilection. Après avoir suivi, un peu avant les années 2000, une formation à la réalisation audiovisuelle sur le territoire, elle réalise pour l'émission télévisée Strip-tease, une quinzaine de courts métrages et poursuit ce travail sociétal et de vivre ensemble dans des documentaires. Laure Pradal construit des histoires autour de personnages aux parcours singuliers, elle s'attache à leur combat individuel ou collectif et dépeint toute la tragicomédie de la vie dans Âmes vagabondes, Le Miroir, Justice levez-vous , 1968, ou encore Journal d'une inconnue. Elle s’intéresse aussi à des micro sociétés dans Parasols et Crustacés, La Vie sur l'eau , ou Le Village vertical qui donne à voir une vision de la société française, une et multiple, une et plurielle, une et diversifiée.

Quinze ans après Le Village vertical qui a été salué par la presse nationale, La tour fantôme est un nouvel acte dans le travail entrepris par laure Pradal, une nouvelle page de l’histoire sociale de Montpellier.

LE CHANTIER DE DÉMOLITION DE LA TOUR D’ASSAS

Accompagnée depuis le début 2023 par des projets culturels en lien avec les habitants, la déconstruction de la Tour d’Assas est une étape importante dans ce projet de renouvellement de la Mosson. Figure de proue du nouveau quartier de la Paillade, plus haut bâtiment du département de l’Hérault, ses logements commencent à être livrés en 1969. A partir des années 1980, la copropriété montre des signes de fragilité. Afin de remédier à cette copropriété dégradée, ACM s’est engagé dans une opération de rachat des appartements dès les années 1990. Une phase de rachat qui permet d’engager aujourd’hui les chantiers de déconstruction, dans le but de lutter contre le mal logement, alors que l'état de délabrement de la tour s’accentuait.

Cette phase de démolition constitue la première étape de reconfiguration du quartier, qui va permettre de le désenclaver en proposant de nouveaux logements mais également des activités commerciales et tertiaires.

Le désamiantage de la Tour a débuté en septembre 2023, la déconstruction de son escalier en juillet 2023, et sa démolition (par écrêtage) a été officiellement lancée le 23 septembre 2024. La totalité des 162 ménages vivant dans la tour a été relogée.