« L’engagement des collectivités territoriales est primordial pour lutter contre la pollution lumineuse responsable de l’érosion de la biodiversité nocturne. En effet, l’éclairage public représente plus de 11 millions de points lumineux sur le sol métropolitain, soit une progression de près de 95% en 25 ans. On estime aujourd’hui que 85% du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse, ce qui n’est pas sans conséquence sur la biodiversité (perturbations des déplacements des espèces, de leur orientation et communication, de leurs cycles de reproduction, de leurs modes d’alimentation…). L’échelle locale étant celle de l’action, les acteurs des territoires sont aussi indispensables pour mettre en œuvre les mesures de préservation nécessaires et adaptées aux enjeux et aux spécificités territoriales. C’est justement en quoi l’engagement de Montpellier Méditerranée Métropole est exemplaire. Au-delà de la mise en place de solutions techniques poussées, la Métropole a su s’entourer d’acteurs aussi pertinents qu’ambitieux. Les équipes de l’association Noé sont fières de ce partenariat qui n’en est qu’à ses débuts et qui lance une réflexion plus large sur la valorisation du travail des collectivités territoriales en faveur de la biodiversité nocturne. » Clara Delannoy, Responsable Mission Biodiversité Urbaine de l'Association Noé.

Bruno Paternot et Clara Delannoy lors de la signature de la convention et de la charte de l'éclairage durable à Montpellier ce lundi 27 mai. Crédit : Cécile Marson/ Ville et Métropole de Montpellier.

L’urbanisation croissante de la Métropole de Montpellier a engendré un accroissement de l’éclairage artificiel nocturne : la Métropole compte aujourd'hui 78 825 points lumineux et 1 544 armoires électriques répartis dans ses 31 communes. Environ 63% du parc de luminaires a été rénové en technologie LED, avec un objectif 100% LED à la fin de 2026. L’enjeu de la rénovation de ces équipements est double : économiser de l’énergie au bénéfice du climat et des finances publiques, réduire la pollution lumineuse pour protéger la biodiversité et la santé humaine, permettre une gestion différenciée de l’éclairage en fonction des usages de la population. Plus globalement, la stratégie de la Métropole de Montpellier en matière d’éclairage public est présentée dans son Plan Lumière, validée par les élus le 3 octobre dernier. L'Association Noé propose à la Métropole la signature d’une charte de 10 engagements qui valident la définition d’une stratégie d’éclairage ambitieuse et concertée (phase 1) et la mise en place de bonnes pratiques pour réduire efficacement l’éclairage (phase 2).

Par cette charte, la Métropole s'engage donc dans une première phase à définir une stratégie d'éclairage avec notamment la réalisation d'un inventaire de la biodiversité nocturne et la sensibilisation des acteurs du territoire. La seconde phase consiste à mettre en place les bonnes pratiques pour réduire l'éclairage, en adaptant sa temporalité, en limitant la puissance et l'intensité de la lumière émise ou encore en supprimant les émissions vers le ciel.