"Je viens d’apprendre avec stupeur et une profonde tristesse la disparition de l’architecte catalan Ricardo Bofill. Il est pour tous les Montpelliérains, tous les amoureux de Montpellier, une figure familière. Avec Georges Frêche, ils ont porté le projet novateur d’Antigone, développant la ville vers la mer. Au moment où les voitures étaient omniprésentes dans nos villes, il réalise une artère piétonne d’1,5 kilomètre.
Quand les maires plaçaient le logement social en périphérie des villes, Ricardo Bofill défendait la réalisation du logement social dans la ville, en posant une esthétique architecturale méditerranéenne.
Si Ricardo Bofill est un grand architecte international qui a porté de nombreux projets à travers la planète, il est profondément attaché et lié à Montpellier. Son nom, sa personnalité, font indéfectiblement partie de la grande histoire de Montpellier.
Au mois de juillet, j’avais invité Ricardo Bofill, sa compagne Marta de Vilallonga et son fils Pablo, à venir à Montpellier. C’était la première fois depuis plus de 20 ans qu’il marchait dans le quartier Antigone. Le désir commun qui était le nôtre était de continuer le travail d’Antigone, avec la percée vers le centre historique, mais aussi de questionner son œuvre, de s’interroger pour enrichir le quartier.
Je l’avais amené sur le rooftop de l’Arbre blanc. Il était débordant de projets, très heureux de voir qu’Antigone dialoguait bien avec le geste architectural de Sou Fujimoto. Il manifestait une profonde fierté de voir tous les aménagements le long du Lez, la reconquête de ses berges.
Il a réalisé une œuvre à la fois architecturale et d’ambition pour l’espace public, fait majeur à la fin du XXème siècle.
A cet instant, mes pensées les plus profondes vont vers sa famille, les équipes du Taller de arquitectura, mais aussi vers tous les Montpelliérains qui ont travaillé avec Ricardo Bofill.
Je me rendrai à ses obsèques. Dans les jours qui viennent, plusieurs hommages lui seront rendus : une exposition rétrospective à la Médiathèque Emile Zola, la dénomination d'un lieu en coeur de ville, un portrait sur la façade et un registre de condoléances à disposition du public à l’Hôtel de Métropole. Si Montpellier la surdouée avait un quartier, assurément, ce serait Antigone."
Michaël DELAFOSSE, maire de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole
Crédit : avion jaune
Crédit : Archives de la Ville de Montpellier
Crédit : Archives de la Ville de Montpellier
Crédit : Archives de la Ville de Montpellier