En cette saison hivernale, l’Espace Saint-Ravy a le plaisir accueillir l’artiste franco-turque Ayda-Su NUROĞLU. Diplômée des Beaux-Arts de Bourges, elle s’est ensuite formée aux techniques de l’estampe (taille douce, sérigraphie et collagraphie¹) aux Ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris pendant 10 ans. Au-delà de sa formation et de sa pratique artistique, elle poursuit avec un Master en Art-Thérapie à la Faculté de Médecine de Tours. Sa pratique est particulièrement axée sur la technique de l’estampe, du cyanotype², du dessin, et de l’artisanat au sens large (broderie, couture…).

Ayda-Su NUROĞLU s’est installée sur Montpellier suite à une résidence organisée par la DRAC-Occitanie, réalisée auprès de l’association Les Vendémiaires à Saint-Mathieu-de-Tréviers, lors de laquelle elle a proposé aux habitants de contribuer à la création d’oeuvres textiles autour du cyanotype grâce à une collecte de dentelles et de broderies. Pour son projet à l’Espace Saint-Ravy, l’artiste propose une exposition à mi-chemin entre croyance, esthétique et anthropologie, aspirant ainsi à revisiter les symboles traditionnels et rites qui subsistent dans nos sociétés.

Vernissage le vendredi 3 décembre à partir de 18h30
(sous réserve des dispositions sanitaires en vigueur)

A travers sa démarche, l’artiste tente une exploration des territoires de la mémoire, des histoires intimes et collectives. C’est à travers le « tissage » de savoir-faire ancestraux, de symboles archétypaux, de légendes et de mythes qui nous relient les uns aux autres, et les dons réalisés pour les oeuvres participatives, que l’exposition nous invite in fine à percevoir cette transmission. Les travaux d’Ayda-Su Nuroğlu établissent à première vue un dialogue entre l’Orient et l’Occident, que ce soit par les formes ou les sujets qui affleurent sourdement ses oeuvres. Mais elle n’est pas une « artiste du monde » comme voudrait nous le faire penser son itinéraire personnel et professionnel. Elle est une artiste des mondes, des infra-mondes. Nullement conceptuelles, ses recherches font remonter à la surface du papier des visions envoûtantes et sensuelles enfouies dans des noeuds symboliques, eux-mêmes intériorisés et refoulés par l’individu, constitutifs de son identité profonde.

Les formes opaques, en pointillés, superposées de ses créations entrelacent les civilisations, les genres et les espèces. Ces oeuvres sont sauvages et rétives à tous les récits civilisationnels ; ce que livre Ayda-Su Nuroğlu c’est un paganisme qui saute aux yeux et prend au ventre. Son paganisme fait tomber la pseudo nature des êtres et des relations et rappelle nos illusions et nos pulsions qui vagabondent quelque part entre l’homme et l’animal.

La Déesse aux Chardons Ardents, 2021 Cyanotype rehaussé à l’or et argent sur papier Arches 600g, 56 x 76 cm © Ayda-Su NUROĞLU

1 La collagraphie est une technique de gravure, dont la plaque d’impression est réalisée à l’aide d’une superposition de matériaux collés.
2 Le cyanotype est une technique ancienne de photographie qui permet d’imprimer des images en monochrome bleu grâce au rayonnement de la lumière. Technique mise au point par le scientifique et astronome John Hershel en 1842

En s’inspirant de symboles mythologiques et iconographiques, le travail d'Ayda-Su Nuroğlu puise ses sources dans les relations Homme-Femme, Nature-Culture, Homme-Animal, tel un « remixage sauvage » à travers les cultures et les temps. Une sorte de vagabondage apotropaïque, qui vise à conjurer le mauvais sort. Sortilèges !
Une partie des oeuvres présentées dans cette exposition a été réalisée sous forme de création commune : d’une part avec la famille de l’artiste en Turquie, et plus récemment avec l’aide des habitants du territoire du Pic Saint-Loup lors de sa résidence d’artiste en 2020.
S’appuyant sur les précieux savoir-faire des femmes de son « clan » mais aussi des rencontres faites dans la région Occitanie, un travail collaboratif s’est tissé au fil du temps prenant ses racines dans l’univers magique des ex-voto, des grigris, des talismans et des divinités protectrices comme une mise en action de signes, liée aux souvenirs et à la reconnaissance, une recherche dans sa vérité la plus intime.
Ainsi dans sa recherche plastique, Ayda-Su Nuroğlu célèbre les rites des mondes anciens et actuels, toujours « réinventés », l’animisme, ainsi que les récits qu’elle décline à travers différentes techniques artisanales entremêlées.

Biographie :

Artiste plasticienne franco-turque, Ayda-Su Nuroğlu est née en 1982 en France et vit entre Montpellier et Sète. Elle passe son adolescence en Turquie, à Istanbul, puis entre aux Beaux-Arts de Bourges. Après l’obtention de son Diplôme National Supérieur en 2003, elle s’est formée aux techniques de l’estampe aux Ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris pendant 10 ans. Au-delà de sa formation et de sa pratique artistique, elle poursuit avec un Master en Art-Thérapie à la Faculté de Médecine de Tours. L’artiste anime régulièrement des ateliers artistiques depuis 2005 auprès de participants de tous âges et des personnes en situation de handicap mental et psychique.

ayda_su@hotmail.com
www.aydasunuroglu.com

Espace Saint-Ravy Place Saint-Ravy – 34000 MONTPELLIER

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