Réunis à l'hôtel de Métropole de Montpellier ce jeudi 3 juin, de nombreux élus locaux, parlementaires et spécialistes des transports en commun ont pu partager leurs retours d'expérience et leurs propositions innovantes pour étendre la gratuité des transports publics en France. Avec l'objectif de faire de la gratuité un thème majeur du débat public, au coeur de l'impératif de transition écologique et solidaire.
En accueillant ce deuxième séminaire national de l'Observatoire des Villes du transport gratuit, en présence notamment du maire de Dunkerque Patrice Vergriete, et avec la participation du maire de Nancy, Mathieu Klein, Montpellier Méditerranée Métropole a souhaité favoriser la mise en commun des expériences et de la réflexion globale sur les enjeux climatiques et sociaux.
" Avec la mise en place de la gratuité des transports, engagement fort de campagne, j'ai souhaité que la Métropole de Montpellier soit un territoire exemplaire de la transition écologique et solidaire, un territoire qui prend soin de ses habitants, pour montrer qu’un autre modèle est possible", a souligné Michaël Delafosse, maire de Montpellier et Président de la Métropole.
L'ensemble des débats est à retrouver sur la chaîne Youtube de Montpellier Méditerranée Métropole :
Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et Président de la communauté urbaine de Dunkerque, et Maxime Huré, chercheur et co-président du comité scientifique de l'Observatoire des villes du transport gratuit - Copyright: Hugues Rubio - Métropole de Montpellier
DES expériences plurielles, une convergence sur la généralisation de la gratuité
Lors des échanges du matin, Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et Président de la communauté urbaine, territoire précurseur en ce domaine, a souligné que la gratuité du réseau de bus répondait à des impératifs écologiques, mais également sociaux, afin de rendre du pouvoir d'achat aux familles : 500 000 € étaient dépensés chaque jour par la population dunkerquoise en achat de carburant. Depuis sa mise en place en 2018, les bénéfices sont tangibles : une fréquentation doublée en trois ans, un meilleur partage de voirie, et un véritable report modal, les habitants laissant leur voiture au garage pour privilégier les transports en commun.
Michaël Delafosse, Maire de Montpellier, Président de la Métropole, a rappelé que la gratuité des transports s'était imposée comme un engagement de campagne majeur lors des dernières élections municipales à Montpellier, à l'aune de la réussite de l'exemple dunkerquois. Son instauration depuis septembre 2020 est un vecteur de solidarité territoriale fort au sein de la Métropole. Pour le maire de Montpellier, encourager l'usage des transports en commun est une double réponse à la crise sociale et écologique. La mobilisation de la jeunesse pour le climat est un fait social majeur ; d'autre part la crise des gilets a mis en avant les difficultés de pouvoir d'achat des Français, liées à la dépendance à l'énergie carbone. L'enjeu est de proposer un nouveau paradigme sur les mobilités, dans une logique d'écologie positive, en proposant des alternatives à la voiture. C'est l'objectif du lancement du Plan vélo doté de 150 M€ et du programme pluriannuel d'investissement métropolitain de plus de 1,5 milliards d'euros, dédiés essentiellement aux transports.
Mathieu Klein a présenté un premier retour d'expérience sur le lancement en 2020 de la gratuité à Nancy, ville dont il est Maire et Président de la métropole. Il a estimé qu'il s'agissait d'un signal politique, économique et urbain qui dépassait la seule question du pouvoir d'achat. La gratuité permet une autorégulation et un apaisement plus forts, en renforçant la mixité dans les transports avec des populations qui auparavant n'avaient pas les moyens de s'offrir un abonnement, et celles n'avaient pas l'habitude de les fréquenter.
Lors des débats de l'après-midi consacrés au financement de la gratuité, Hussein Bourgi, sénateur de l'Hérault, Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère et Président du groupe écologiste au Sénat et Jean-Paul Lecoq, député de Seine-Maritime, ont fait part de leurs travaux et propositions législatives pour renforcer les moyens dédiés aux transports publics et créer des sources de financement innovantes. En introduction, Julie Frêche, Vice-Présidente de la Montpellier Méditerranée Métropole en charge des Transports et des Mobilités actives, a souligné que malgré la crise sanitaire et les confinements, la gratuité était un enjeu fort de mobilité : le réseau montpelliérain a connu une hausse de fréquentation de 7% en week-end suite à la mise en place de la gratuité, avec 80 000 pass week-end téléchargés.