CÉLÉBRATION DE L’ANNIVERSAIRE DES 20 ANS DE LA DISPARITION DU POETE OCCITAN MAX ROUQUETTE
dÉvoilement de la plaque MÉMORIELLE ET VERNISSAGE DE L'EXPOSITION "MAX ROUQUETTE L'ENCHANTEUR"
La Ville de Montpellier commémore les vingt ans de la disparition du poète Occitan Max Rouquette, survenue le 24 juin 2005. Deux événements marqueront cet anniversaire : le dévoilement d’une plaque mémorielle et l’inauguration d’une exposition.
Le mardi 24 juin 2025, à 16h, une plaque en hommage à Max Rouquette sera dévoilée au 17 rue Saint-Guilhem, à l'emplacement de l'ancien domicile montpelliérain de l'écrivain, sous la fenêtre de son bureau, en présence de Michaël DELAFOSSE, Maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole ainsi que d'élus municipaux.
Cette plaque souligne l’engagement de Max Rouquette pour la littérature et la culture occitanes, qu’il a contribué, tout au long de sa vie, à défendre et transmettre, en décidant notamment d’écrire en occitan. Il a également œuvré toute sa vie à la renaissance du jeu de balle au tambourin pratiqué à Montpellier sur la place des Arceaux, nommée place Max Rouquette depuis 2006.
Le dévoilement de la plaque en mémoire du poète sera suivi du vernissage de l’exposition consacrée à Max Rouquette, l’enchanteur… e lo Secret de l’èrba, à l’hôtel d’Aurès à 18h. Cette exposition a été conçue conjointement par le Centre international de recherche et de documentation occitanes (Cirdoc) et l’association Les Amis de Max Rouquette. Elle invite à découvrir la vie et l’œuvre de l’écrivain à travers des panneaux thématiques. Des photographies de Georges Souche, mises en correspondance avec des textes de Max Rouquette, permettent une approche sensible de son œuvre.
Ces deux événements s’inscrivent dans une dynamique plus large. Tout au long de l’année 2025, la Ville et la Métropole de Montpellier rendent hommage à l’écrivain occitan Max Rouquette (1908-2005) pour commémorer les vingt ans de sa disparition.
De nombreux événements honorent la mémoire de l’écrivain, portés par des collectivités, équipements culturels, associations. La programmation est présentée sur le site de Montpellier : https://www.montpellier.fr/campagnes/hommage-au-poete-occitan-max-rouquette
ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES
Max Rouquette est né à Argelliers, village de la campagne montpelliéraine, le 8 décembre 1908. Après une enfance profondément marquée par le contact avec la nature sauvage, immergée dans la langue occitane par ses camarades de jeux et le monde des légendes, il vit le drame de la mort de sa mère alors qu’il n’a que dix ans. Autre bouleversement, il doit quitter son village pour ses études secondaires : il devient pensionnaire à Montpellier, au Petit puis au Grand Lycée (actuel musée Fabre). Au chagrin se mêle la découverte d’un autre monde et l’éblouissement dans l’apprentissage de la culture classique. Ses talents d’écriture émergent à travers ses compositions de français.
Il étudie ensuite la médecine à la célèbre faculté montpelliéraine (1926-1930), s’impliquant dans la vie étudiante, et notamment dans une association, Le Nouveau Languedoc, dont il contribue à faire un outil ambitieux de diffusion et de valorisation de la culture d’Oc.
Au cours de ces années, en contact avec les intellectuels de Catalogne espagnole qui tentent de susciter une renaissance occitane sur le modèle catalan, Max Rouquette côtoie des personnalités marquantes de la culture d’Oc, dont l’écrivain et imprimeur François Dezeuze, « l’Escoutaïre », père de son ami, le peintre Georges Dezeuze. Il suit aussi les pas et les conseils de son ancien professeur, le poète Josep Sebastià Pons, dont la manière lumineuse d’appréhender le fait poétique aura sur lui une influence décisive. Il fait le choix décisif d’écrire en occitan et publie son premier poème, Paraulas per l’èrba, en 1931 dans la revue Oc.
A Toulon, durant son internat de médecine (1931-1935) et son service militaire, il poursuit son engagement occitan. Il écrit à cette époque une bonne partie de son chef-d’œuvre Verd Paradis, proses d’une totale nouveauté, transmuant le monde des hautes garrigues en métaphore cosmique de l’âme humaine arrachée au jardin d'Eden et projetée dans la terrifiante vacuité existentielle du XXe siècle.
En 1936, il se marie avec Léone Gistucci. Ils auront deux fils, Michel et Jean-Guilhem. Médecin de campagne à Aniane pendant dix ans, ce qui l’immerge quotidiennement dans la langue d’oc, Max Rouquette écrit certaines de ses plus belles pages, tout en s’investissant dans le fonctionnement de la Societat d’Estudis Occitans. Ce travail opiniâtre aboutit en 1945 à la fondation officielle de l’Institut d’Etudes Occitanes, dont il sera un temps le secrétaire puis le président. Après avoir exercé comme médecin d’hygiène scolaire dans le secteur de Lodève, il devient médecin-conseil de la Sécurité Sociale (1948-1974) à Montpellier et s’y installe avec sa famille.
Il s’investit alors dans la renaissance du jeu languedocien du tambourin, en modernisant ses règles grâce au rapprochement avec le tamburello italien. Poursuivant son engagement auprès des écrivains catalans, il dirige de 1954 à 1978 la revue Vida Nova, où ces derniers peuvent s’exprimer dans leur langue, alors frappée d’interdit. En 1962, il forme, en compagnie de Jean Camp et Jorgi Reboul, le Pen-Club de langue d’Oc, dont il devient le président. A partir de 1974, après une douloureuse traversée du désert, il est saisi à nouveau par l’urgence d’écrire, et de terminer tout d’abord les sept tomes de Verd Paradis. De 1978 à 1983, il dirige la revue littéraire Oc, vitrine de la culture occitane d’avant-garde. Renouant avec sa jeunesse, il écrit à nouveau des poèmes, un ensemble d’une musicalité et d’une puissance surprenantes dont témoignera D’aicí mil ans de lutz (À mille années-lumière, 1995). Son œuvre se diversifie : romans, théâtre, « bestiaires », souvenirs, albums avec des photographes…
Traduit en français, puis dans de nombreuses langues, dès 1980, il acquiert peu à peu une large notoriété internationale, et poursuit l’élaboration de son œuvre de prose et de théâtre, jusqu’à son décès le 24 juin 2005 à Montpellier, à l’âge de 96 ans.
