« Thierry Arcaix était l’historien et le mémorialiste de Figuerolles »

Ce matin, la rue Saint-Antoine à Montpellier, dont il était natif et où il a longtemps vécu, s’est réveillée avec une grande tristesse à l’annonce de la disparition de Thierry Arcaix. Il était une personnalité connue de tout le monde et très appréciée dans le quartier populaire de Figuerolles. Personne mieux que lui n’en connaissait l’histoire, son évolution, les principaux monuments et bâtiments, les rues, l’identité des familles ou des artisans et commerçants de chaque maison, hier comme aujourd’hui. Figuerolles était son refuge. Il l’arpentait chaque jour à pied, humait l’atmosphère du marché de la place Salengro ou des terrasses de la Pleine Lune et adorait son côté cosmopolite, vivant de jour comme de nuit, un peu trop parfois… Avec son chapeau et son sourire bienveillant, Thierry Arcaix était l’historien et le mémorialiste de Figuerolles.

Après une première vie d’instituteur, Thierry Arcaix était devenu docteur en sociologie. Il était tout destiné à réaliser une thèse sur son quartier de Figuerolles, au sujet duquel il a écrit plusieurs livres ainsi que de nombreuses chroniques dans la presse locale. Avec sa disparition, nous nous remémorons ainsi de précieux souvenirs de lectures. De ses mots sur le boxeur Hippolyte Annex, les faïenciers Paul et Pierre Artus ou le peintre Alexandre Cabanel mais aussi de l’histoire de la gare Chaptal ou de la biscuiterie Flor, de l’usine de La Paille où Jean-Antoine Chaptal fabriqua à la Révolution des produits chimiques bientôt connus dans l’Europe entière. Du plus grand au plus petit, il pouvait disserter sur la Grande Maison ou la pizzeria du Repalatin. Tout comme sur les grandes heures de la Commune Libre de Figuerolles, qu’il avait d’ailleurs relancée. Pour lui, Joseph Ricôme n’était pas que le nom d’une Maison pour tous mais aussi celui d’un ancien ajusteur-balancier et résistant.

Amoureux du patrimoine et de la culture populaire mais aussi des livres, il organisait chaque année le Salon des livres et des arts, sur la place Salengro, où se retrouvaient des auteurs régionaux et parfois même du quartier. Manifestation qu’il avait depuis déplacée à Claret. Il avait toujours l’exigence d’une très grande pédagogie devant ses interlocuteurs. Thierry Arcaix aimait se ressourcer au pied du Pic Saint-Loup, au milieu des vignes, à Vacquières.

Je tiens à saluer sa mémoire, au nom des Montpelliérains, et je présente à sa famille et à ses proches mes sincères condoléances.

Michaël DELAFOSSE, Maire de la Ville de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole.